Le visa iranien a par contre ete plutot facile a obtenir,
malgres 80 euros extra (2x40) payes a une agence a Ankara, pourtant recommandee
par l'ambassade iranienne d'Ankara. Cette agence ne nous a jamais rappele ni
envoye de mail pour nous donner le fameux numero d'autorisation delivrant le
visa. A-t-il fait son travail ou simplement empoche les billets ? Malgre tout,
3 semaines de route plus tard, nous arrivions au consulat d'Erzurum avec la
facture que nous avions demande a l'agence... Le consul, tres comprehensif, a
debloque la situation apres 3 jours d'attente et de procession au consulat...
La patience, encore une fois, a porte ses fruits.
Un soir sur le bivouac, on pose les yeux plus serieusement
sur cette route B d'Asie centrale. On realise que, par cette route, on aurait la possibilite d'emprunter la route de la Pamir (M41) au Tadjikistan
pour rejoindre le Kirghizistan. Une belle occasion d'observer les choses d'un peu
plus haut... On se penche de plus en plus sur cette route. Des cols a plus de
4000m d'altitude, le commencement de la chaine himalayenne attise notre
curiosite. Notre "timing" est encore bon, il est encore temps
d'emprunter cette route pour rejoindre la Chine avant que le grand froid en
prenne possession pour plusieurs mois...
Retrospective de ces 7000km ?
Aucune raison de se plaindre. Tellement chanceux de pouvoir
vagabonder au gre des vents et des rencontres. Je dirais : la
"con-tem-pla-tion !" quotidienne, l'observation et les echanges nous
nourrissent pleinement. Jusqu'ici, aucun hotel, ni camping, ni de bus, ni de
train. Parce que jusqu'a present, il n'y en a pas eu besoin. Sans etre des
"puristes", loin de la, cela risque de changer... Notamment a cause
d'un visa iranien trop court (1 mois pour 2000km) et tant de chose a visiter en
Iran, les visas a faire a Teheran (Turkmenistan, Tadjikistan). Et un visa
turkmene de 5 jours pour 600km. Et l'envie d'etre a Dushambe au plus vite pour
entamer la route de la Pamir... Pas de gros soucis physiques non plus : petite
tendinite rotulienne pour Camille, quelques piqures de moustiques voraces (surtout
pour Camille), une tourista gaiement partagee a 48h d'intervalle avec 3 jours
de diarhee pour ma part. Pas tellement de soucis mecaniques non plus : un cable
de frein, un patin de frein, une reparation (collage PVC) sur les sacoches
avant de Camille qui ont tres tot commence a souffrir de quelques trottoirs
(merci d'ailleurs a Pashke de Lasha en Albanie de nous avoir heberge et prete son garage pour reparer tout ca !!).
Recemment, mon Rohloff a fait des siennes. Apres plus de 70.000km et un tour du
monde avec Georges, des sautements et craquements sont survenus dans le bloc un
peu avant Tabriz. Les cables pourtant de tension bonne, l'huile encore bonne
(6300km), tout est conforme et bien regle, je ne comprends pas... C'est
maintenant ! Merde! Comment faire... Contacte aussitot Vincent Goetz, de
Rohloff France. Ayant explique la situation, il a ete comprehensif et va faire
envoyer un autre bloc a Tashkent, en Ouzbekistan. L'embargo sur l'Iran
l'empeche de l'envoyer a Teheran... Sur ce genre de probleme, pas grand chose a
faire. Mais le service Rohloff est efficace, en un appel de 20min, l'envoi
etait decide. On fera le detour par Tashkent pour changer le bloc avant de
partir pour Dushambe et entamer la Pamir.
Nous ne sommes pas les seuls a vouloir cette envie
d'aventure, de changement et d'experience "autour du monde". La
preuve en est du don que m'a fait George. Retraite, il a passe 3 ans a voyager
en velo. Marcel, 65 ans, avec qui nous avons partager quelques journees,
profite lui aussi de sa retraite. Jess et Alban, ce couple franco-suisse en
Pino haze, qui partent rejoindre en premier lieu l'Asie du sud-est. Et tant
d'autres sur ces 10 ou 20 dernieres annees certainement. Le voyage a velo est
devenu une maniere de voyager populaire, du moins plus commune de nos jours.
Preuve en est aussi : cet iranien que l'on a rencontre sur la route. Il prend
en photo et suit les blogs de tous les cyclo qui sont passes en face de chez
lui. Il a repertorie quelques 150 personnes en 16 mois, passees par la meme
route que nous. Le voyage a velo est a
la portee de tous maintenant. D'ailleurs, je dirais que sur ce genre
d'experience, il y a 20% de physique... et 80% de mental. Revolu le temps des
premiers cyclo explorateurs, charges bien plus que de nos jours. Souvent, on
essaie de s'imaginer le voyage a velo "comment c'etait avant". Les
routes etaient des pistes, telephone et internet n'etaient pas si presents
qu'aujourd'hui. Les visas, pour les plus culottes, pouvaient etre trafiques
pour une extension. Et qu'en etait-il des ennuis mecaniques ? Pas de service
international Rohloff ni de DHL. Nous envions parfois cette epoque...